CinémaReportage

« Log-out » Un road-trip à travers la Suisse

Dans ce thriller coproduit par Akka Films et Empreinte Digitale pour la RTS et TF1, Sofia Essaïdi incarne Giulia, une mère qui tente d’échapper à un mystérieux hacker et cherche la vérité sur la disparition de son mari. Reportage en Valais aux côtés de Louis Farge, l’un des deux réalisateurs de la série avec Luc Walpoth.

Par Jean-Daniel Sallin

Crédit Laurent Bleuze/RTS & Anne-Laure Lechat/RTS

L’été indien n’est pas un vain mot en Valais. Le soleil se révèle généreux au-dessus de Valère et Tourbillon en ce jour d’octobre, encourageant tous les membres de l’équipe, sur le plateau, à tomber la doudoune. S’attendait-il seulement à avoir autant de concurrence ? Lorsque Sofia Essaïdi apparaît, au fond de ce couloir, une chaleur vive et bienveillante vient en effet baigner les lieux. Tout sourire, la comédienne improvise quelques pas de danse, avant de se jeter dans les bras de Louis Farge, le réalisateur, et Martin Laugery, directeur de la photo, pour un gros câlin. Cela fait près de six semaines que ces trois-là se côtoient, quotidiennement, depuis le début du tournage à Genève. Cela crée des liens. Forcément. « Ce sont devenus des amis », admet Sofia.

En cette fin d’après-midi, dans les couloirs de la HES-SO, à Sion, elle s’apprête pourtant à tourner des scènes physiques. Elle passera en effet les trois prochaines heures à courir, à grimper un escalier, à chercher une porte de sortie, la thèse qu’elle vient de voler à la main… Son personnage, Giulia, essaie d’échapper à deux vigiles, alors que sa photo apparaît sur l’écran géant. Elle est recherchée. Elle est en fuite. La tension se lit sur son visage. « Là, j’ai fait mon sport de la semaine, je suis crevée », souffle-t-elle, les joues rougies par l’effort. Le sourire, lui, est toujours présent. Il ne l’a même jamais quittée entre les prises. Il est 22 heures, lorsque Louis Farge renvoie tout le monde à l’hôtel. Le lendemain, il s’agira de se lever tôt pour découvrir la façon dont Giulia s’y est prise pour se glisser dans cette université…

Sofia Essaïdi porte à bout de bras cette nouvelle série, Log-out, coproduite par Akka Films et Empreinte Digitale pour la RTS et TF1. Le pitch ? Cinq ans après avoir perdu son mari, David, dans un accident, Giulia voit son passé refaire surface, lorsqu’un inconnu monte à l’arrière de son taxi. Elle se lance alors dans un road-trip frénétique en quête de vérité, emmenant son fils adolescent dans sa fuite. Poursuivie par un mystérieux hacker, qui veut absolument la faire taire, elle est contrainte de se mettre en état de « mort numérique ». Plus de téléphone, plus de carte de crédit, plus d’ordinateur… Elle choisit même une vieille voiture dépourvue de technologie pour échapper aux algorithmes. « Lorsqu’on m’a proposé ce rôle, je n’ai pas hésité longtemps avant de l’accepter », admet la comédienne. « J’aime les séries qui emmènent les téléspectateurs sur plusieurs époques. Quant au personnage, il est très riche et me permet de passer par des émotions différentes. »

« Quand je me réveille, je vois des montagnes partout, j’ai le sentiment de me régénérer. »

Le fait d’interpréter une maman a aussi séduit Sofia Essaïdi, elle qui est devenue mère d’un petit garçon en février dernier. « C’est d’ailleurs mon premier projet depuis mon accouchement », sourit-elle. Entre Giulia et Achille, interprété par Arcadi Radeff, la relation est compliquée. « Ils se sont un peu perdus. Sans spoiler la série, elle va tenter de comprendre comment renouer les liens alors qu’on a l’impression de ne plus se connaître dans une même famille. » Pour elle, en revanche, ce tournage a exigé quelques « sacrifices » : son bébé est en effet resté le plus souvent à Paris, avec son papa, et, pendant les treize semaines de tournage, elle a donc enchaîné les allers-retours pour passer les week-ends à ses côtés. Autant dire que les plans de tournage ont été parfois adaptés pour lui permettre de quitter le plateau le vendredi à 12 heures tapantes.

Quel est le secret de David, le mari de Giulia ? Metteur en scène et comédien, Alexis Michalik tient le rôle de cet homme mystérieux qui avait une double vie…
Le bâtiment de la HES-SO, à Sion, a servi de décor pour de nombreuses scènes, intérieures et extérieures, de la série Log-out.
C’est la première fois que Louis Farge tourne à l’étranger, avec une équipe qu’il ne connaît pas. Mais le réalisateur français a très vite fait l’unanimité.

« C’est un prodige ! »

Il y a deux autres raisons qui ont convaincu Sofia Essaïdi de se glisser dans la peau de Giulia. La première, c’est le Valais, avec ses montagnes et son air pur. Cela peut paraître un peu cliché, mais, en logeant aux Bains de Saillon, la comédienne pouvait profiter de ce panorama magique tous les jours. « Je suis fan de nature. Comme j’habite à Paris, je ressens une frustration par rapport à ça. Ici, quand je me réveille, je vois des montagnes partout, j’ai le sentiment de me régénérer face à cette nature. » Mais la Française avoue que l’idée de travailler avec Louis Farge, l’un des deux réalisateurs de la série, avec Luc Walpoth, était aussi fondamental. « J’ai beaucoup entendu parler de lui. C’est un prodige. J’apprécie l’intelligence de ses choix, il est toujours dans la délicatesse, il part du principe qu’on n’a pas besoin de tout expliquer et j’aime beaucoup ça ! » Elle apprécie également la complicité qu’il entretient avec Martin Laugery, son directeur de la photo, et leur traitement commun de l’image et de la lumière. « Ce sont des artistes. Évidemment, tout est très préparé sur un projet comme celui-là. Mais il y a l’instantané, je les vois créer en direct… C’est formidable à regarder ! »

« On a un métier plutôt cool, par rapport à d’autres, on peut le faire sans se prendre trop au sérieux. »

Louis Farge ? Pour les amateurs de séries TV, il n’est plus un inconnu. Surtout depuis la sortie, en octobre dernier, de Culte sur Prime Vidéo. Six épisodes sur les coulisses de Loft Story, la première émission de télé-réalité en France, qui ont fait le buzz dans l’Hexagone. Diplômé de l’École de la Cité, créée par Luc Besson, le Français – qui a deux autres séries à son palmarès : Follow (2023) et Cuisine interne (2022) – a pu profiter de cette frénésie dans le calme du Valais, satisfait des taux d’audience, en Suisse aussi, et des critiques, positives dans leur majorité. Venu du web, nourri au biberon de Canal Plus, il vit sa première expérience à l’étranger. Avec des techniciens qu’il ne connaît pas. « J’ai dû me faire accompagner pour constituer mon équipe », explique-t-il. « En revanche, je ne savais pas si je parviendrais à lui insuffler mon rythme. J’ai l’habitude de tourner beaucoup de plans par jour, parfois une trentaine, et, même si je me prépare beaucoup en amont, j’ai dû m’adapter à une autre manière de travailler. »

Un thriller d’atmosphère

À voir l’atmosphère, décontractée, sur le plateau, ce jour-là, Louis Farge a réussi la greffe. Entre les prises, on sent une vraie connivence dans l’équipe. On se taquine, on rigole, on parle cuisine ou fringues… Sa première assistante, Sonia Rossier, est parfois obligée de rappeler tout le monde à l’ordre : « On chuchote sur le plateau, s’il vous plaît ! » Mais, dès que le réalisateur prononce le mot magique, « Action ! », le silence règne et chacun remplit sa mission sans faillir. « On a un métier plutôt cool, par rapport à d’autres, on peut le faire sans se prendre trop au sérieux », dit-il. « J’aime amener cette décontraction dans l’équipe, mais j’attends, en retour, qu’elle soit 100 % concentrée lorsque je le demande. » Mains dans les poches, Louis n’est d’ailleurs pas le dernier à chambrer. À l’écoute, il est constamment dans le dialogue, cherchant les meilleures idées pour ses plans. « On ne peut pas mener son équipe, si on a un ego démesuré », admet-il.

La comédienne franco-suisse Irène Jacob incarne Josèphe, une commissaire qui s’engage dans une traque plutôt bienveillante, mais qui porte en elle la peur du vide.

Louis Farge s’est lancé dans ce nouveau projet avec un certain bonheur. Fatigué par le tournage de Culte, il a d’abord profité du Valais pour se requinquer. Il était surtout heureux de retrouver un thriller d’atmosphère. « Il y a moins de dialogues, c’est la musique, le jeu des comédiens et les mouvements de caméras qui amènent la tension dans l’histoire », explique-t-il. Ce tournage lui a également permis de découvrir la Suisse et ses paysages. « Avec Loft Story, on était quasiment dans un huis-clos. Là, avec ce road-trip, la logistique était plus compliquée, puisqu’on ne tournait pas plus de trois jours dans le même décor. » Mais, comme il n’était pas disponible plus de sept semaines, le Français a dû se résoudre à partager le gâteau en deux, avec Luc Walpoth, un réalisateur suisse, passé par les États-Unis. Chacun a la charge de trois épisodes. « C’est moi qui lance la série et plante l’ambiance », précise Louis Farge. « Ensuite, on doit se coordonner, afin que Luc puisse prendre le relais… » Le but est de garder la même ligne, la même tension, la même lumière, pour ne pas décontenancer le téléspectateur. Le jour de notre visite, il ne restait plus qu’une semaine de tournage au réalisateur français. Une échéance qui n’a pas semblé perturber l’équipe, habituée à ce genre d’arrangement.

Attention aux détails !

Retour sur le plateau. Ce matin-là, on tourne des scènes extérieures avec Alexis Michalik, alias David, le mari de Giulia. Parqué devant l’université, il ouvre des enveloppes et découvre de nouvelles factures. L’homme est visiblement endetté, il ne sait plus comment s’en sortir. On le voit ensuite sortir en courant d’un restaurant italien, de l’autre côté de la route, et s’engouffrer dans le bâtiment par une porte dérobée. Finalement, il arrive avec sa Jeep Cherokee et se parque, une fois à droite. face à la pizzeria, une autre à gauche, au pied de l’université. Il n’y a pas de dialogue. Ce sont des séquences de transition. Ces scènes viendront se glisser dans l’épisode 5, celui qui racontera le point de vue de David et expliquera les raisons de sa disparition. Chut ! On n’en dira pas plus…

Mais, sur le plateau, l’équipe est sur le qui-vive. Si elles sont tournées le même jour, elles n’apparaîtront pas forcément dans l’ordre chronologique dans la série. Chaque détail compte. Et il faut éviter les faux raccords, les anachronismes, ces petites erreurs qui font le délice de certains aficionados. Ce figurant portait-il sa sacoche à la main droitre ou à la gauche ? La fenêtre de la voiture était-elle ouverte ? Alexis Michalik avait-il son badge sur cette scène ? À côté de Louis Farge, Sonia Pfeuti, la scripte, veille au grain. Après chaque scène, elle note tout sur sa tablette. Les changements de dernière minute, dans la scène, dans le dialogue, les effets spéciaux à prévoir pour remplacer un texte inopportun. « On ne peut pas penser à tout », souffle-t-elle. « Heureusement, il y a plusieurs cerveaux qui réfléchissent en même temps sur le plateau. » À ce moment-là, comme pour confirmer ses propos, Marion, l’accessoiriste, lui fait remarquer qu’il faudra penser à effacer les feuilles des arbres, de chaque côté de la rue : l’un des plans est en effet censé se dérouler en février.

Mais, parfois, dans le feu de l’action, cela peut conduire à des scènes cocasses. Un technicien surpris dans le champ de la caméra, une caisse d’accessoires oubliée sur le comptoir d’accueil de l’université, des silhouettes inattendues qui se reflètent dans une vitre… « Coupez ! On la refait tout de suite ! » Personne ne s’en formalise. Si ça prête à sourire, Louis Farge sait pourtant que le temps est compté. C’est le propre des séries : il faut aller vite, filmer un maximum de minutes par journée de tournage. Mais le réalisateur aime ce rythme. « Quel que soit mon budget, je dois raconter mon histoire sans le dépasser. Je sais exactement le nombre de plans que j’ai à faire. À moi de trouver les solutions pour rester dans le bac à sable qu’on m’a attribué ! » À ses yeux, la série TV permet néanmoins aux comédiens de mieux développer leurs personnages. Six épisodes, c’est un peu plus de cinq heures d’histoire qui défilent, et autant de pelotes à dérouler !  « La seule frustration, avec la série, c’est qu’on ne peut pas refaire quinze fois la même prise, comme au cinéma, pour essayer, se planter, expérimenter et repartir », reconnaît Sofia Essaïdi.

Sofia Essaïdi

1984 Naissance le 6 août à Casablanca.
2003 Demi-finaliste de la troisième saison de la Star Academy sur TF1, remportée par Élodie Frégé.
2008 Tient le rôle de la reine d’Égypte dans la comédie musicale de Kamel Ouali, Cléopâtre.
2009 Tourne dans le téléfilm de Yamina Benguigui, Aïcha, pour France 2.
2011 Participe à la première saison de Danse avec les stars sur TF1 : elle termine deuxième derrière Matt Pokora.
2018 Donne la réplique à Marc Lavoine dans la série Kepler(s) sur France 2.
2022 Rejoint Camille Lou, Audrey Fleurot et Julie de Bona sur la série Les Combattantes.
2024 Donne naissance à un petit garçon en février.
1984 Naissance le 6 août à Casablanca.
2003 Demi-finaliste de la troisième saison de la Star Academy sur TF1, remportée par Élodie Frégé.
2008 Tient le rôle de la reine d’Égypte dans la comédie musicale de Kamel Ouali, Cléopâtre.
2009 Tourne dans le téléfilm de Yamina Benguigui, Aïcha, pour France 2.
2011 Participe à la première saison de Danse avec les stars sur TF1 : elle termine deuxième derrière Matt Pokora.
2018 Donne la réplique à Marc Lavoine dans la série Kepler(s) sur France 2.
2022 Rejoint Camille Lou, Audrey Fleurot et Julie de Bona sur la série Les Combattantes.
2024 Donne naissance à un petit garçon en février.

Connecté ou pas ?

Ce tournageleur a-t-il quand même permis de se déconnecter ? Louis Farge sourit à cette question. « C’est l’enjeu de ce siècle. Le smartphone est un formidable outil, lorsqu’on travaille en équipe. On est facilement joignable. Le tout, c’est d’arrêter de scroller pour tout et n’importe quoi… Moi, je ne peux pas m’en empêcher : dès que j’ouvre un œil, le matin, je suis sur mon portable. » Question de génération ? Sur le plateau, Martin Laugery utilise le mode caméra de son téléphone pour faire ses tests de prises de vue. Sofia, elle, se dit « très déconnectée ». « Je dois faire un effort pour me connecter un peu », rigole-t-il. « J’ai du mal avec les réseaux sociaux et je refuse d’être esclave de mon téléphone. Parfois, j’ignore même où il est pendant des heures… C’est une liberté que je m’accorde dans ma vie et j’en suis fière, surtout quand je vois les addictions que ça peut provoquer dans mon entourage ou chez les jeunes. » Si elle protège sa vie privée, la comédienne est néanmoins heureuse de communiquer avec ses fans et de lever un coin de voile sur ses projets. Sa relation avec son portable pourrait pourtant évoluer : en devenant maman, elle doit être atteignable. Surtout si elle est à plus de 600 kilomètres de son bébé.

SOFIA ESSAÏDI
« être actrice, c’est une responsabilité ! »

OFF : Vous jouez souvent des femmes fortes dans les séries, comme dans La Promesse ou Les Combattantes

Sofia Essaïdi : Ce sont surtout des femmes qui ont un chemin. Je suis moi-même attirée par les chemins de libération intérieure, je fais ça au quotidien. J’aime cette idée de partir d’un point A pour arriver à un point B et, sur cette route, on trouve les moyens, par le bonheur, par le malheur, d’atteindre une meilleure acceptation de soi, une libération de soi. C’est ce qui me séduit dans ces rôles-là.

OFF : Vous vous êtes fait connaître avec la Star Academy. Aujourd’hui, la musique est pourtant passée au second rang. Pourquoi ?

SE : J’ai toujours voulu faire les deux, dès le début. Mon premier film date de 2004, un an après la Star Academy. Mais, si on veut pratiquer les deux métiers, on doit donner le temps à chacun d’exister. Il s’est passé tellement de choses en musique, j’ai eu tant de projets au cours des premières années que j’ai d’abord dû mettre de côté la comédie.

OFF : Cela a bien changé ensuite…

SE : À un moment donné, par la force des choses, et parce que j’étais malheureuse dans le monde de la musique que je fréquentais à l’époque, j’ai arrêté ça. J’avais plus de temps pour développer mon métier d’actrice et je suis extrêmement épanouie aujourd’hui. Peut-être avais-je besoin d’une maturité, d’un travail sur moi, pour pouvoir devenir l’actrice que je suis. Mais ça me manque de chanter, j’espère trouver un meilleur équilibre entre les deux…

OFF : Avez-vous le sentiment d’avoir ouvert une voie ? De nombreuses chanteuses sont devenues comédiennes depuis…

SE: Être actrice est un métier engageant. Ce n’est pas juste apprendre le scénario et dire les mots dans l’ordre… On donne de soi, il y a un vrai travail de fond. Moi, je travaille avec un coach non stop depuis dix ans. C’est une responsabilité. Comprendre les rôles qu’on accepte et la possibilité des messages qu’on peut faire passer, faire ce don de soi, de son intimité, pour avoir une certaine vérité dans ses rôles, ce n’est pas léger. Cela prend du temps, de l’implication personnelle… Je ne suis pas devenue actrice tout de suite.

Sofia Essaïdi s’est fait connaître avec la Star Academy, il y a vingt ans. Aujourd’hui, c’est une comédienne qui enchaîne les rôles de femmes fortes.

OFF : En 2009, vous êtes venue jouer Cléopâtre à l’Arena de Genève. Que reste-t-il de cette jeune femme ?

SE : J’ai beaucoup de tendresse pour cette Sofia-là. C’est difficile de trouver les mots… J’étais une jeune fille avec des rêves plein la tête, je ne me connaissais pas tant que ça finalement. J’étais entrée dans un tourbillon, que je n’ai pas compris tout de suite et qui m’a un peu blessée. J’ai pris quelques claques émotionnelles, j’ai parfois eu le sentiment de marcher à côté de moi. Mais je suis contente d’avoir pris le temps pour faire un vrai travail personnel, de centrage et d’ancrage, qui me permet aujourd’hui d’être au clair avec la femme que je suis, pour savoir ce que je veux et ce dont j’ai besoin pour être épanouie dans la vie.