Sofia Essaïdi
Connecté ou pas ?
Ce tournageleur a-t-il quand même permis de se déconnecter ? Louis Farge sourit à cette question. « C’est l’enjeu de ce siècle. Le smartphone est un formidable outil, lorsqu’on travaille en équipe. On est facilement joignable. Le tout, c’est d’arrêter de scroller pour tout et n’importe quoi… Moi, je ne peux pas m’en empêcher : dès que j’ouvre un œil, le matin, je suis sur mon portable. » Question de génération ? Sur le plateau, Martin Laugery utilise le mode caméra de son téléphone pour faire ses tests de prises de vue. Sofia, elle, se dit « très déconnectée ». « Je dois faire un effort pour me connecter un peu », rigole-t-il. « J’ai du mal avec les réseaux sociaux et je refuse d’être esclave de mon téléphone. Parfois, j’ignore même où il est pendant des heures… C’est une liberté que je m’accorde dans ma vie et j’en suis fière, surtout quand je vois les addictions que ça peut provoquer dans mon entourage ou chez les jeunes. » Si elle protège sa vie privée, la comédienne est néanmoins heureuse de communiquer avec ses fans et de lever un coin de voile sur ses projets. Sa relation avec son portable pourrait pourtant évoluer : en devenant maman, elle doit être atteignable. Surtout si elle est à plus de 600 kilomètres de son bébé.
SOFIA ESSAÏDI
« être actrice, c’est une responsabilité ! »
OFF : Vous jouez souvent des femmes fortes dans les séries, comme dans La Promesse ou Les Combattantes…
Sofia Essaïdi : Ce sont surtout des femmes qui ont un chemin. Je suis moi-même attirée par les chemins de libération intérieure, je fais ça au quotidien. J’aime cette idée de partir d’un point A pour arriver à un point B et, sur cette route, on trouve les moyens, par le bonheur, par le malheur, d’atteindre une meilleure acceptation de soi, une libération de soi. C’est ce qui me séduit dans ces rôles-là.
OFF : Vous vous êtes fait connaître avec la Star Academy. Aujourd’hui, la musique est pourtant passée au second rang. Pourquoi ?
SE : J’ai toujours voulu faire les deux, dès le début. Mon premier film date de 2004, un an après la Star Academy. Mais, si on veut pratiquer les deux métiers, on doit donner le temps à chacun d’exister. Il s’est passé tellement de choses en musique, j’ai eu tant de projets au cours des premières années que j’ai d’abord dû mettre de côté la comédie.
OFF : Cela a bien changé ensuite…
SE : À un moment donné, par la force des choses, et parce que j’étais malheureuse dans le monde de la musique que je fréquentais à l’époque, j’ai arrêté ça. J’avais plus de temps pour développer mon métier d’actrice et je suis extrêmement épanouie aujourd’hui. Peut-être avais-je besoin d’une maturité, d’un travail sur moi, pour pouvoir devenir l’actrice que je suis. Mais ça me manque de chanter, j’espère trouver un meilleur équilibre entre les deux…
OFF : Avez-vous le sentiment d’avoir ouvert une voie ? De nombreuses chanteuses sont devenues comédiennes depuis…
SE: Être actrice est un métier engageant. Ce n’est pas juste apprendre le scénario et dire les mots dans l’ordre… On donne de soi, il y a un vrai travail de fond. Moi, je travaille avec un coach non stop depuis dix ans. C’est une responsabilité. Comprendre les rôles qu’on accepte et la possibilité des messages qu’on peut faire passer, faire ce don de soi, de son intimité, pour avoir une certaine vérité dans ses rôles, ce n’est pas léger. Cela prend du temps, de l’implication personnelle… Je ne suis pas devenue actrice tout de suite.