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ROLEX 20 ans au service de la culture

En mai, l’horloger Genevois a célébré le vingtième anniversaire de son programme de mentorat artistique avec le Rolex Arts Festival à Athènes.

Lorsqu’il décida de créer le programme Mentor & Protégé en 2002, Patrick Heiniger, alors directeur général de Rolex, poursuivait deux objectifs : « encourager l’excellence individuelle » et « contribuer à la transmission du patrimoine artistique mondial de personne à personne dans la grande tradition du rapport irremplaçable qui unit le maître à l’élève ». Amateur d’arts, fidèle à l’esprit pionnier de Hans Wilsdorf, fondateur de la marque, il n’imaginait peut-être pas que ce projet atteindrait, vingt ans plus tard, une telle dimension. Feuilleter l’album de souvenirs, compulser les réactions de ces duos d’artistes, souvent en osmose totale, suffit à mesurer à quel point ces douze mois de mentorat, passés à échanger, à parler, à partager, se transforment très vite en une merveilleuse aventure humaine, en une histoire d’amitié et d’émulation réciproque. Pour l’horloger genevois, il était donc essentiel de célébrer cet anniversaire avec panache : en mai dernier, il a mis le cap sur Athènes, berceau des arts et de la créativité, pour organiser le Rolex Arts Festival. Le programme était riche : plus de 30 événements organisés dans neuf lieux différents, et une soixantaine de mentors et protégés mis à contribution en une semaine (22-28 mai). Danse, théâtre, musique, cinéma, littérature, architecture, arts visuels… Chaque discipline était évidemment représentée. Avec l’ambition d’évoquer l’héritage artistique que chaque protégé continue de faire vivre dans le monde entier. Retour en images sur cinq « couples » d’artistes qui ont marqué ces deux décennies de mentorat.

2020-2022 – théâtre Leur amour pour l’œuvre de Shakespeare les a immédiatement réunies. Mais Phyllida Lloyd et Whitney White partagent aussi ce même plaisir à raconter des histoires consacrées à des femmes. Commencé en pleine pandémie, l’échange s’est donc révélé riche et, forcément, inspirant. « J’ai l’impression que nous parlons le même langage. Rencontrer Phyllida m’a donné un nouvel élan et m’a fait comprendre qu’une femme pouvait être une metteuse en scène éclectique à sa manière. » La Britannique – qui avait signé la mise en scène de la comédie musicale Mamma Mia – s’est demandée, de son côté, si Whitney avait vraiment besoin d’un mentor, tant sa carrière était déjà sur orbite. « Elle croule sous les opportunités. Mon rôle est de lui donner le courage de dire non ! » D’ailleurs, l’Américaine vient de présenter l’une de ses pièces, The Case of the Stranger, au Conservatoire d’Athènes lors du Rolex Arts Festival. Une création où elle marie, en musique, les mots de sir William avec ses propres textes. Il y est question de frontières et d’immigration. Un thème rassembleur. Photo : ROLEX/WILLIAM LACALMONTIE
2016-2017 – architecture Ils auraient pu travailler sur un projet concret. « Mais l’architecture est un processus lent : la construction d’un bâtiment peut durer entre sept et huit ans. Or, nous n’avions que quelques mois devant nous », explique Simon Kretz. Architecte et enseignant à l’ETHZ, le Fribourgeois a été le « protégé » de sir David Chipperfield, lauréat du Prix Pritzker en 2023. Et, ensemble, ils ont choisi d’amorcer une réflexion « sur la manière dont l’aménagement urbain façonne une ville et donne une voix aux aspirations de ses habitants ». Ils sont partis d’un cas concret, le quartier de Bishopsgate, à l’est de Londres, et ont comparé les systèmes suisse et britannique. Lequel est le plus efficace ? Le plus bouillonnant ? Paru en 2018, un livre, On Planning – A Thought Experiment, partage les conclusions de leur enquête. Photo : ROLEX/TINA RUISINGER
2006-2007 – danse Entre Anne Teresa De Keersmaeker, figure majeure de la danse contemporaine, et Anani Dodji Sanouvi, nourri par les traditions de son pays, le Togo, l’osmose a été immédiate. « Il est comme le soleil, il possède une énergie qui se révèle immédiatement inspirante », dit la chorégraphe belge de son protégé. « C’est la chance de ma vie : chaque jour, je profite, je profite, je profite », lui répond le jeune danseur. Pendant une année, Anani a pu intégrer la compagnie créée par son mentor à Bruxelles, Rosas, et participer à sa tournée. « Pour moi, le défi était de trouver les bonnes portes à ouvrir en lui. Ensuite, à lui de prendre ce dont il a besoin pour développer son propre langage ! » Aujourd’hui, le danseur togolais, installé à Amsterdam, a créé sa propre compagnie, Maahhoum, et participe à un projet pour préserver les coutumes au Togo. Photo : ROLEX/TINA RUISINGER
2014-2015 – cinéma Lorsque le réalisateur mexicain Alejandro G. Iñarritu lui a proposé de le rejoindre en Colombie britannique, sur le plateau du film The Revenant, avec Leonardo DiCaprio et Tom Hardy, Tom Shoval a cru qu’il se contenterait d’observer son mentor en pleine action. Que nenni ! « Il m’a impliqué dans chaque scène : je participais aux réunions, je visionnais les rushes, il a répondu à chacune de mes questions. De la lecture aux répétitions, j’étais à ses côtés. C’était incroyable ! » En 2015, Iñarritu est alors au sommet de sa carrière : il vient de remporter trois Oscars pour Birdman et impose son style à Hollywood. « Pour être un bon réalisateur, il faut trois choses : être fou, avoir le sens du rythme et, surtout, avoir une vie intérieure riche », explique le Mexicain. Le jeune réalisateur israélien – qui a sorti son deuxième long-métrage en 2021 – a-t-il retenu la leçon ? Photo : ROLEX/KIMBERLEY FRENCH; ROLEX/BART MICHIELS
2016-2017 – musique « La musique est véritablement un échange avec autrui. Sans cet échange, elle n’existe pas ! » Âgé de 86 ans, Philipp Glass a pris son rôle de mentor au sérieux. Auteur de plus d’une trentaine de symphonies, opéras, concertos ou bandes originales de film, considéré comme l’un des compositeurs les plus influents de la fin du XXe siècle, il a donc partagé son expérience avec Pauchi Sasaki. Sans retenue. Autour d’un thé ou d’un sandwich. La violoniste péruvienne d’origine japonaise s’est nourrie de ses anecdotes et de ses conseils, avec le sentiment d’avoir trouvé « son âme sœur ». Elle a assisté à des concerts au Japon, puis à Amsterdam. Lui a découvert ses drôles de vêtements sonores qu’elle crée elle-même. Avant de lui permettre de présenter son projet électro-acoustique GAMA XVI en première mondiale au Carnegie Hall, à New York. Géant! Photo : ROLEX/KIMBERLEY FRENCH; ROLEX/BART MICHIELS