Simon Edelstein
Hommage aux salles de Cinéma
Le réalisateur et photographe genevois a parcouru la planète à la recherche des salles abandonnées. MYTHIQUE !
Par Jean-Daniel Sallin
Photos : ©Simon Edelstein
Depuis le début du XXIe siècle, avec l’essor des plateformes de streaming et du Net, les salles de cinéma disparaissent les unes après les autres, totalement détruites ou laissées à l’abandon dans les quartiers suburbains. « Il y a une sorte d’ordre bourgeois qui estime que ce qui doit être conservé, ce sont les traces de la magnificence de notre histoire : les châteaux, les églises ou les mairies », explique Simon Edelstein. Il y a 20 ans, le réalisateur et photographe genevois se rend compte, au fil de ses voyages, de cette triste fatalité et commence à capter l’architecture flamboyante de ces salles historiques. Les façades, d’abord, puis les intérieurs quand il est encore possible d’y entrer… « Au début, je le faisais en dilettante, ensuite, c’est devenu plus passionnel. » Simon Edelstein a des territoires de prédilection, tels que les États-Unis et l’Inde, là où les lieux incarnent l’âge d’or du cinéma et où les architectes pouvaient se permettre quelques folies. « Ce n’est pas un hasard, si on trouve les plus belles salles en Californie. On les imaginait les plus accueillantes possibles pour faire venir les gens. Avec plus de 3000 places, c’étaient de vraies cathédrales… » Désormais, elles restent fermées, certaines ont encore les bobines calées dans le projecteur et les billets en caisse, comme si le personnel avait pris la fuite d’un jour à l’autre. En Suisse, alors que le Plaza, à Genève, termine sa mue et le Capitole vient de rouvrir ses portes à Lausanne, les salles sont moins intéressantes au niveau architectural, car, le plus souvent, « emboîtées » dans des immeubles. Elles n’en restent pas moins des objets du patrimoine en voie de disparition.