Lauren Pasche
ENTENDRE LA MUSIQUE EN… IMAGE
La Vaudoise a appris la photographie aux côtés de marcel imsand. Mais, plus que le reportage, c’est la scène et les concerts qui la passionnent.
Par Jean-Daniel Sallin
Photos Laurent Pasche
À une époque, révolue, où l’on n’écrivait pas encore d’e-mails, Lauren prit sa plus belle plume et envoya une trentaine de lettres à des photographes du pays. Son but ? Apprendre. Elle n’a alors que 15 ans, mais revendique déjà un goût pour les gens et la lumière. Un seul artiste lui a répondu, mais pas n’importe lequel : Marcel Imsand. « J’ai porté son sac pendant quatre ans », raconte-t-elle. Mais, tout en changeant ses objectifs et ses films, elle écoute, elle observe, elle s’inspire.
« Nous passions du temps au Café Romand, son stamm, il me prêtait un Leica et me donnait quatre heures pour réaliser des portraits. » Au fil des années, son style évolue en même temps que ses envies. Alors qu’Imsand l’incite à faire du reportage, à se concentrer sur l’humain, Lauren rêve de concerts. « Pourquoi veux-tu faire des photos de bruit ? », lui demande-t-il.
Leur amitié prend fin brutalement. « Il ne m’a plus adressé la parole pendant trente ans. Heureusement, nous nous sommes réconciliés avant sa mort (ndlr. en 2017). » Depuis, et à l’exception des dix ans qu’elle a consacrés à ses filles, Lauren n’a jamais cessé de promener ses appareils de festivals en concerts, avec cette même idée en tête : saisir l’instant T, ce regard, cette attitude qui sublime un artiste. « Je veux qu’en regardant mes photos, on entende la musique ! » Si l’artiste cubaine Yilian Cañizares est devenue l’une de ses meilleures amies – « elle est comme ma fille ! » – la Vaudoise se félicite d’être la photographe officielle du festival Voix de Fête ou du Théâtre Kléber-Méleau, cher à Omar Porras. Autant de lieux propices à l’émotion !
TEXTE JEAN-DANIEL SALLIN
PHOTOS LAURENT PASCHE