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Shy’m «Je ne suis plus la même femme»

La chanteuse et comédienne vient de tourner son premier long métrage. Elle annonce surtout son retour en studio, cinq ans après la sortie de son dernier album, Agapé, afin d’enregistrer de nouvelles chansons. À 39 ans, cette jeune maman se dit toujours aussi réservée, mais parle de sa nouvelle vie et de sa carrière dans cet entretien exclusif.

Photo : Hugo Lardenet

Est-ce qu’il se trame quelque chose ? Après huit ans d’absence, Shy’m a retrouvé sa place parmi les Enfoirés, en janvier à Bordeaux. Et, en mai, elle s’est cachée, avec un certain bonheur, sous le costume du Flocon pour l’émission Mask Singer sur TF1. Si la chanteuse préparait sa rentrée médiatique, elle ne s’y prendrait pas autrement. Un retour d’autant plus attendu qu’elle n’a plus sorti d’album depuis 2019. Au bout du fil, Shy’m réfute l’idée d’une planification quelconque. « Je fais toujours les choses selon mon instinct », dit-elle. « Et puis, je n’ai pas totalement disparu de la circulation, j’ai quand même participé à des émissions, fait quelques scènes… » On l’admet. On l’a aussi vue dans des séries TV (Profilage, Cannes Confidential). N’empêche, 2024 pourrait bien être son année avec la sortie d’un long métrage et l’enregistrement d’un nouvel album, le huitième de sa carrière. De retour de vacances, et juste avant de rallier Montréal, Shy’m a accepté, en exclusivité pour OFF, de partager ses projets, ses envies, et de poser un regard sincère sur sa vie de femme et d’artiste. Nous avons parlé de théâtre, de timidité, de tolérance… Sans langue de bois.

OFF : Cela fait maintenant cinq ans que vous n’avez pas sorti d’album…

Shy’m : Déjà ? (rires) Je n’avais pas compté…

« On ne sait jamais comment on va vivre une maternité. Pour moi, cela a été un séisme ! » »

OFF : Oui, déjà ! Pourquoi cette pause musicale était-elle nécessaire ?

Shy’m : Elle n’était pas forcément prévue. Je n’avais d’ailleurs pas vu le temps passer. La naissance de mon petit garçon (ndlr. en 2021) a accaparé tout mon être. On ne sait jamais à l’avance comment on va vivre ou gérer une maternité. Pour moi, cela a été un séisme, un bonheur absolu. J’avais envie de profiter de tous ces moments, de rester au cœur de ce bonheur. Et puis, il a fallu attendre qu’il prenne de l’âge avant que je puisse m’en séparer, m’en éloigner un peu. C’est venu progressivement.

OFF : Cette pause vous a-t-elle permis de faire une mise à jour ? Autrement dit, Shy’m a-t-elle changé depuis 2019 ?

Shy’m : Pendant une telle période, on se recentre sur l’essentiel. Une naissance, c’est aussi un regard sur soi-même en tant que femme. On se découvre en tant que mère aussi. Il y a beaucoup de choses qui changent… C’est bouleversant. La mise au point, elle, se fait plus au niveau de la musique : qu’est-ce qu’on a envie de dire après tout ce temps ? Cela faisait longtemps que je n’avais plus été en studio ou sur scène. Alors, quand on se retrouve face à une feuille blanche, on s’interroge sur ce qu’on veut faire ou raconter. Cela prend du temps. Il y a un chemin à retrouver.

OFF : Quel a été votre sentiment au moment de vous retrouver enfin en studio ?

Shy’m : Beaucoup de sentiments partagés. J’étais d’abord soulagée de réaliser que j’aimais toujours autant ça. Quand je consacre ma vie à une seule chose, j’en oublie facilement les autres. Je ne ressens donc pas forcément de manque. Mais le fait de me retrouver en studio m’a montré à quel point ça m’avait manqué de chanter, à quel point ça m’avait manqué d’interpréter, d’écrire, de chercher, de douter… C’est une expression que j’ai retrouvée. Mais j’ai aussi ressenti du stress, beaucoup de questionnements, parce que j’ai envie de revenir à la fois nouvelle et sincère.

OFF : En cinq ans, l’industrie musicale a changé, d’autres artistes y ont trouvé leur place… Comment gérer une telle situation ?

Shy’m : Les choses vont de plus en plus vite. L’offre est plus riche qu’avant et ne s’arrête pas qu’aux pays francophones. Beaucoup d’artistes sont arrivés. Mais voir des collègues produire de belles choses ne m’a jamais effrayée. C’est plutôt inspirant ! En revanche, je ne suis plus la même femme : j’ai grandi, j’ai mûri, je suis maman… Il y a cinq ans, j’ai quitté le public avec une certaine image. Le retour, et donc cette image, seront différents. C’est plus ça qui me fait « flipper » ! (rires)

OFF : Quand est prévue la sortie de l’album ?

Shy’m : Aucune date n’est encore arrêtée. Je parlais d’authenticité et de sincérité… Tant que je ne suis pas certaine de ce que j’ai entre les mains, tant que je ne me sens pas prête à 100 %, l’album ne sortira pas.

OFF : Comment se déroule le processus d’écriture ? Vous avez pris l’habitude de collaborer avec plusieurs artistes…

Shy’m : Cela dépend des projets. À mes débuts, j’ai toujours travaillé avec la même équipe : j’étais encore un petit bébé, avec ses gênes et sa timidité, et je n’aimais pas me montrer en studio avec du monde autour de moi. Je préférais travailler dans mon coin avec deux ou trois têtes avec lesquelles j’étais à l’aise. Ensuite, à mesure que ma carrière évoluait, j’ai voulu collaborer avec d’autres personnes. Pour celui-ci, j’ai une idée précise de ce que je veux faire et des artistes avec lesquels je souhaiterais travailler. Ils ont eux aussi leur rythme de vie, de créativité et d’écriture. C’est pour cela que cela prend plus de temps. J’ai aussi envie d’écrire sur cet album. Or, quand on a des choses à dire, le temps devient abstrait. Parfois, ça vient vite, parfois, ça prend plus de temps, parce qu’on cherche le mot juste.

OFF : Ressentez-vous parfois l’angoisse de la feuille blanche ?

Shy’m : Tout le monde connaît ça… Vous avez une idée ou un sentiment si puissant que vous pouvez presque le toucher dans votre corps, mais vous ne trouvez pas les mots justes pour le décrire. En plus, au-delà des mots et de les écrire comme dans un journal intime, il faut que ça tienne en chanson, que cela reste concis, que cela rime… C’est un exercice ardu. Parfois, on doit savoir lâcher prise et se dire que l’idée de ce sentiment suffit à une chanson et que le noyau de ce que je ressens peut m’appartenir sans avoir à le donner.

OFF : Dans quelle mesure vos chansons vous permettent de faire passer des messages ? Je pense notamment à La Malice ou Et alors

Shy’m : Ces chansons sont d’abord des miroirs sur moi-même. Je ne suis pas quelqu’un qui s’épanche sur les réseaux sociaux ou qui est véhémente dans ses interviews. Quand on m’attaque, je réponds en chanson, avec sarcasme, avec ironie, avec assurance aussi. C’est ma meilleure façon de m’exprimer ! Mais c’est seulement quand les chansons sortent qu’on se rend compte de l’impact qu’elles peuvent avoir sur le public. Quand des fans me disent, les yeux pleins de larmes, qu’Et alors les a sauvés, qu’elle les a aidés à faire leur coming out ou, simplement, à être heureux, ça me touche. Mais, au départ, j’avais juste envie de dire qui je suis, qui sont mes potes, quelle est ma vie, ma liberté, ma normalité… Après ça rayonne, ou pas !

OFF : Vous parliez d’attaques… L’un de vos clips (ndlr. On se fout de nous) a été censuré sur YouTube, on a beaucoup parlé de vos tenues. Vous souciez-vous de votre image ? Et avez-vous le sentiment d’être un exemple ?

Shy’m : Je m’en soucie, oui, parce que je n’aime pas faire comme tout le monde. Bien qu’étant d’une nature réservée, j’ai toujours aimé assumer mes choix et mes goûts. Il y a une part de bonheur d’être libre dans la vie. Si vous vivez cloîtré chez vous, vous êtes frustré, vous ne pouvez pas être heureux. Et, en cela, je peux être un exemple autant pour les femmes que pour les hommes. Mais, depuis que je suis maman, je conscientise plus sur ce que mon fils peut regarder ou savoir. J’ai une autre perception, un autre regard, sur ce que j’ai fait et sur ce que je vais faire. Je ne ressens aucune honte, aucun regret, sur ce que j’ai fait. J’espère juste transmettre à mon fils l’idée que la différence est belle.

OFF : Cette différence a été célébrée pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, mais elle a aussi provoqué beaucoup de critiques sur les réseaux…

Shy’m : J’habite en plein cœur de Paris, proche de certains sites olympiques et, c’est vrai, qu’avant, je ne voyais que le côté négatif des Jeux. Et puis, je me suis retrouvée en vacances, à regarder cette cérémonie, à la TV, et j’ai ressenti une joie et une fierté abyssales. Nous sommes les seuls à présenter un paysage aussi diversifié, aussi coloré, aussi humain en somme. Alors, sur les réseaux sociaux, la haine ressort toujours plus que les autres réactions, mais je nous ai surtout sentis fiers et beaux.

OFF : Vos derniers albums ont connu moins de succès que les précédents. Comment l’expliquez-vous avec le recul ?

Shy’m : Ce sont des albums qui se ressemblent. Au moment de Solitaire, j’avais envie et besoin de montrer que je n’étais pas seulement la nana solaire qui met des tenues improbables, danse et sourit pendant les interviews. Je voulais montrer mon autre facette, cette solitude que je ressens et dont j’ai parfois besoin, ma noirceur que peu de gens, même dans mon entourage, connaissent. Il y avait aussi une image plus audacieuse, plus tranchée, notamment avec le clip Effet de Serre. Voir du sang et un cœur qui bat, ça ne parle pas à tout le monde. Mais j’avais envie de laisser une empreinte artistique et de préciser un peu plus mes goûts. Agapé, c’est la continuité de tout ça. J’ai travaillé avec des auteurs qui ont posé un regard plus intime sur ma personnalité et ont vu qui j’étais. Les titres sont moins pop, moins solaires, ma façon de chanter est moins urbaine. Mais, à mes yeux, Solitaire et Agapé sont mes deux albums préférés, parce qu’ils ressemblent plus à la femme que j’étais à ce moment-là.

OFF : Comment avez-vous vécu ces « échecs » ? Aviez-vous l’impression d’être incomprise ?

Shy’m : Pas du tout. J’ai toujours été consciente de ce que je faisais et de mes « folies ». Piercing dans le nez, couleurs de cheveux… J’ai entendu plein de choses à cette époque pour expliquer ça. Mais, à partir du moment où vous faites les choses avec certitude, avec confiance, vous ne pouvez pas les regretter. Dans ma vie personnelle, c’est pareil. J’ai fait certaines choses parce que j’en avais vraiment envie. Même si ça a abouti à un échec ou à un malheur, je n’ai pas de regret, parce qu’à ce moment-là, l’envie était irrésistible. J’en reviens à ce besoin de liberté. C’est comme ça que je suis faite ! Le regret serait de n’avoir rien fait.

OFF : A contrario, comment gérez-vous la célébrité et l’attention qu’on vous porte ?

Shy’m : Mieux. À mes débuts, j’étais un peu plus fermée sur moi-même. J’étais heureuse sur scène, quand je travaillais, mais dès que je rentrais chez moi, j’avais ce sentiment d’être seule, j’avais peur d’être reconnue… Heureusement, j’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment qui m’ont aidée à vivre dans cette vie. Aujourd’hui, je le vis très bien, d’autant que c’est une période d’accalmie : je ne suis pas tous les jours à la TV, on ne me saute pas dessus tout le temps. Comme je me balade dans les rues avec mon fils, je dois aussi gérer ça différemment.

Dans la série Cannes Confidential, Tamara Marthe, alias Shy’m, tient le rôle d’un lieutenant de police aux côtés de Lucie Lucas. Diffusés en octobre sur TF1, les six épisodes sont disponibles sur la plateforme TF1+. Photo : AcornTV/Frederic Pasquini

OFF : Pendant ces cinq ans, vous vous êtes consacrée à la comédie, en tournant des séries comme Profilage ou Cannes Confidential. En quoi cela a-t-il enrichi votre carrière ?

Shy’m : Cela m’a d’abord enrichie personnellement. La comédie m’a attirée depuis toute petite. C’était une façon de m’exprimer quand j’étais extrêmement timide. Via le théâtre et l’impro, j’arrivais à faire rire, à faire pleurer, j’ai découvert un pouvoir assez fort. La vie a fait que j’ai fait de la musique et j’ai eu la chance que ça commence très tôt et très fort. Mais, même dans ma carrière de chanteuse, je me suis mise en scène dans des clips, j’en ai coréalisés certains, j’ai toujours eu cette envie de jouer et de prendre des cours. Le casting de Profilage m’a mis le pied à l’étrier. Ce tournage a été une super école : on travaillait cinq jours sur sept, du matin jusqu’au soir, j’apprenais mes textes quotidiennement… J’ai plongé dans le grand bain tout de suite. Et j’ai adoré faire ça !

OFF : Vous vous êtes donc formée sur le tas ?

Shy’m : Oui, énormément. J’ai côtoyé des comédiens incroyables, j’ai passé mes journées à observer, à regarder, au niveau de la discipline de travail, des lumières, des répétitions… Tout est bon à prendre quand on débute. Même les castings sont incroyablement formateurs. Je demande toujours à des profs de théâtre ou à des comédiens de m’aider à apprendre mes textes, à mieux comprendre le personnage que je dois jouer.

OFF : On chuchote que vous avez tourné votre premier long métrage. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

Shy’m : En tant que modeste comédienne sur ce projet, je ne peux pas en parler. Je vois passer des trucs sur les réseaux sociaux, mais ils viennent de certaines personnes intouchables dont je ne fais pas partie. (rires) Je n’ai pas envie de me faire taper sur les doigts. Mais je peux vous parler du casting…

OFF : Je vous écoute…

Shy’m : J’avais un monologue de trente lignes à réciter. J’attends dans une salle, hyperstressée, et j’entends l’actrice, avant moi, passer l’audition. C’est horrible, parce que ça me fait répéter mon texte et, surtout, j’ai peur de m’imprégner de sa musicalité et de son jeu. Ce sont des moments que je redoute, parce que je ne suis pas à l’aise. Cela me rappelle mes débuts dans la musique, avant de monter sur scène, j’ai l’impression de me retrouver à 17 ans et de tout réapprendre… Après ma prestation, impossible de savoir si le directeur de casting avait aimé ou pas, j’étais persuadée que c’était mort. Je ne vous dis pas la joie que j’ai ressentie, lorsqu’il m’a appelée quelques jours plus tard pour me dire que j’étais prise.

OFF : Est-ce facile de passer de chanteuse à comédienne ? Ou faut-il redoubler d’efforts pour être légitime ?

Shy’m : Les gens pensent que s’appeler Shy’m est un atout. Ce n’est pas le cas. Parce qu’on ne me connaît pas dans ce registre. Parce que le réalisateur peut rechercher un visage plus neutre. Je dois vraiment faire mes preuves. C’est pourquoi j’arrive préparée comme jamais, pour ne pas être médiocre, pour mettre toutes les chances de mon côté. J’ai toujours eu ce besoin d’être un bon soldat et de bien faire mes devoirs. Il faut que je prouve à tout le monde que je ne suis pas là pour rien. Je suis à l’écoute, je suis concentrée et puis, j’adore apprendre, j’adore qu’on me rentre dedans. Cela vient sûrement de ma formation de danseuse où j’avais l’habitude de travailler dans l’adversité, et c’est resté.

OFF : Vous avez suivi des cours de théâtre dans votre enfance. Rêviez-vous déjà à ce moment-là de devenir comédienne ?

Shy’m : Pas du tout. Comme je n’ai jamais rêvé de devenir chanteuse. La contradiction, à l’époque, c’était que j’étais attirée par la danse ou la musique, mais que je n’étais pas du tout une adolescente prête à s’exprimer sur une scène, devant un public. Moins on me regardait, mieux je me portais ! J’étais cette enfant timide qui aimait passer inaperçue. Le théâtre est venu plus tard, en option au lycée. Je n’en ai pas fait longtemps, mais j’avais l’impression d’être une fleur fermée et d’ouvrir un pétale après chaque passage. Mes premières scènes comme chanteuse ont toutes été douloureuses. Mais, à chaque fois que j’en sortais heureuse, je gagnais en assurance, en fierté, je gérais mieux mes émotions… Toutes ces petites victoires ont permis de soigner cette timidité.

En mai, Shy’m s’est glissée, avec un certain bonheur, dans le costume du Flocon pour l’émission Mask Singer. « J’aime beaucoup cette émission. TF1 m’avait proposé plusieurs fois d’y participer, mais mon agenda ne me l’avait jamais permis… » Photo : Laurent VU / TF1 Films

OFF : Aujourd’hui, vous considérez-vous encore comme timide ?

Shy’m : Je reste quelqu’un de très réservé, mais j’ai appris à affronter les choses en prenant du plaisir. Quelque chose que je n’arrivais pas à faire par le passé, tant c’était douloureux. Cela prenait tellement de place dans mon corps, dans mes entrailles… Aujourd’hui, je ne prie plus pour qu’un orage vienne annuler mon concert. J’y vais, je l’affronte et ça me procure du plaisir !

INTERVIEW

– Shy’m

Shy’m

1985 Naissance le 28 novembre à Trappes sous le nom de Tamara Marthe.
2006 Premier single produit par K. Maro : Femme de couleur.
2010 Son troisième album, Prendre l’air, remporte un triple disque de platine.
2011 Remporte la deuxième saison de l’émission Danse avec les Stars aux bras de Maxime Dereymez.
2012 Succès de son quatrième album, intitulé Caméléon.
2013 Lancement de sa marque de prêt-à-porter As I Am.
2020 Fait ses débuts de comédienne dans la série Profilage sur TF1.
2021 Devient maman d’un garçon, Tahoma.
2022 Rôle principal dans la série Cannes Confidential.
1985 Naissance le 28 novembre à Trappes sous le nom de Tamara Marthe.
2006 Premier single produit par K. Maro : Femme de couleur.
2010 Son troisième album, Prendre l’air, remporte un triple disque de platine.
2011 Remporte la deuxième saison de l’émission Danse avec les Stars aux bras de Maxime Dereymez.
2012 Succès de son quatrième album, intitulé Caméléon.
2013 Lancement de sa marque de prêt-à-porter As I Am.
2020 Fait ses débuts de comédienne dans la série Profilage sur TF1.
2021 Devient maman d’un garçon, Tahoma.
2022 Rôle principal dans la série Cannes Confidential.