Carlos Leal La réalité du rêve Américain
Rappeur et comédien, le lausannois s’est découvert une passion pour la photo. Il redevient alors le « journaliste urbain » qu’il était du temps de sens unik.
Depuis qu’il s’est installé à Los Angeles, avec sa femme et ses deux enfants, pour vivre son rêve américain, Carlos Leal a pris l’habitude de se promener dans les rues de la Cité des Anges, son appareil de photo dans la main, pour en capter la réalité brute et, parfois, sombre. « En règle générale, je vais dans les quartiers désertés, voire glauques, je fuis les lieux huppés de la ville », explique-t-il. Il y croise les laissés-pour-compte, ces « enfants » que l’Amérique a abandonné socialement sur le bord de la route. Avec la photographie, le Lausannois retrouve cette liberté de ton qu’il appréciait lorsqu’il était leader de Sens Unik. « Pour moi, un rappeur, c’est une sorte de journaliste urbain. Il pose un regard différent sur le monde et raconte ce qu’il voit dans ses textes. Depuis que je suis comédien, je n’ai plus cette possibilité d’apporter ma touche personnelle. Cela me manquait ! » La photo a été comme une évidence. Carlos a toujours apprécié l’image. Il l’utilisait pour construire ses personnages, en imaginant un journal de bord rempli de notes et de clichés. Et puis, il a un œil plutôt aiguisé pour l’esthétique et les cadrages bien léchés. Totalement autodidacte, et friand de workshops en ligne, il se plaît désormais à raconter ses histoires, en se laissant porter par le hasard. « Je pars pour quatre à cinq heures de marche et j’attends d’entrer dans une sorte de zone méditative. C’est seulement à ce moment-là que tu peux voir ce que la ville veut bien te montrer… »
Fearless, exposition de Carlos Leal à la galerie Esther Woerdehoff, rue Falguière 36, à Paris, jusqu’au 29 juillet.