Maria Mettral: un rayon de Soleil sur les planches
Alors qu’elle termine son mandat de présentatrice météo à la RTS, la comédienne se consacrera désormais uniquement au théâtre. Avec des projets à foison.
Elle incarne ces prochains mois une transgenre dans Drôle de Genre, La Callas dans MasterClass, l’épouse trompée dans L’Autre, ou dans Couple ouvert à deux battants, mais lorsqu’on la rencontre chez elle, elle vient de terminer de faire le ménage, de remplir le frigo et de passer à la pharmacie pour son petit-fils de 15 ans. Elle n’a dormi que ses habituelles cinq heures, mais l’éclat de ses yeux vert pomme n’exprime aucune lassitude. Les projets tourbillonnent autour de ce rayon de soleil qui termine son mandat de présentatrice météo à la RTS sans aucune nostalgie.
Cet été, elle sera la mère (italienne) de la mariée dans un prochain court métrage de Lauriane Gilliéron qui aura l’amour comme sujet, traité de façon grave et fantasque . À son retour, elle jouera ses différentes pièces à Montreux, Vevey, Yverdon ou Genève, où elle sera sur les planches aux côtés de sa fille Lola Gregori et de son mari Christian pour Comme s’il en pleuvait, de Sébastien Thierry. Une aventure qui l’enthousiasme beaucoup, car la famille, chez les Mettral-Gregori, c’est sacré, c’est joyeux, c’est intense et c’est soudé. Les enfants quittent le nid tard, vers leurs 25 ans, et la mère veille, où qu’elle soit, sur son petit monde. À une minute d’entrer sur scène, alors que d’autres prient ou méditent, elle envoie un dernier message à son aîné Sébastien, pour savoir si son dos va mieux, s’il est allé voir l’acupunctrice chinoise. Et Noah, son fils cadet, de rire : si elle était Bulgare, l’acupunctrice, elle n’aurait pas précisé. L’humour chez les Mettral-Gregori est aussi anglais que tarte à la crème, et Maria fait beaucoup rire, parfois malgré elle, son mari aux origines british, et ses enfants. Sa fougue italienne, son impulsivité ? Ou une sorte de maladresse innée, exagérée par sa famille ? Elle répondra que pour casser des verres, il faut commencer par les laver et les ranger, ce qui lui arrive plus souvent qu’aux hommes de son foyer. Les messages passent, ou pas, avec une colère feinte ou passagère. « Pour ce qui est de l’Italie, oui, cette fougue est peut-être due à mes origines, mais je suis Genevoise. On est de là où on naît, où l’on étudie, travaille, tombe amoureuse… Les origines, je les chéris, mais il faut se méfier de liens trop forts et illusoires .» Dans le disque que le duo Aliose a écrit pour elle, avec elle, Malgré les apparences, les auteurs-compositeurs chantent : « Nous ne voulons rien abandonner, mais il le faut. Perdre une part de soi, sinon il est impossible d’aller plus loin. Se défaire de nos peurs, tel est le chemin ». Des peurs, Maria en a peu. Celle de vieillir ? Elle éclate de rire, « que j’aie peur ou pas, l’âge avance tout seul ». Des envies et des projets, en revanche, elle en a comme une femme qui continue, dans cette carrière de comédienne qu’elle a embrassée dès l’adolescence, et même avant, quand, à sept ans déjà, elle interprétait le personnage de Barbe bleue, dans les pièces qu’elle créait avec ses cousins. « On a tous tout en nous, sur scène, je veux donc tout jouer. Après, dans la vie, on devrait choisir qui on veut être ou ne pas être, même si parfois il y a des comportements qui nous échappent, parce qu’il y a une impulsivité qu’on maîtrise plus ou moins bien. »