Cinéma

Tom Leeb sa source d’émotions ? Federer !

Chanteur, auteur, compositeur, acteur et bientôt metteur en scène… A 35 ans, le français trace sa route, en évitant de rentrer dans des cases. Une rencontre au pied des pistes à l’alpe d’huez a été l’occasion d’évoquer son parcours, son lien avec la suisse et sa passion pour le champion bâlois.

Par Marine Guillain

Crédit : Arno Lam

Pas un nuage n’obstrue le ciel au-dessus de l’Alpe d’Huez en ce mois de janvier. La terrasse de l’hôtel Chamois d’or, à près de 2000 m d’altitude, est en plein soleil. C’est ici que nous avons rendez-vous avec Tom Leeb, membre du jury de la 28e édition du Festival du Film de Comédie. « C’est génial de pouvoir découvrir autant de films différents », lance l’artiste d’un air réjoui. « Comme je suis passionné par la réalisation, je suis très attentif à la composition de chaque œuvre, à la direction artistique, à la mise en scène ou encore au choix des plans. »

Avant de se lancer dans la comédie et la musique, Tom Leeb s’est d’abord pris d’amour pour le tennis. « J’étais un enfant plutôt hyperactif, je courais partout, j’étais déconneur et pas timide », confie-t-il. À l’adolescence, il est dispersé en classe et les notes ne suivent pas. Il vit sa première expérience de scène à 14 ans, dans la pièce Madame Doubtfire, où il joue aux côtés de son père, Michel Leeb. « J’ai passé le casting par curiosité, mais, à ce moment-là, c’était le tennis qui comptait, je ne voulais pas spécialement devenir acteur. ». C’est lors de ses études en Suisse, au collège Beau Soleil, que vient le déclic. « Depuis mes trois ans, nos parents nous emmenaient à Villars-sur-Ollon et nous passions souvent devant cette école. Avec la moyenne calamiteuse que j’avais, ça a été une bonne idée de m’y inscrire : on était cinq par classe, donc, on ne pouvait pas être distrait, ça a sauvé ma scolarité ! C’est aussi là que j’ai véritablement découvert la scène : j’écrivais des sketchs, je faisais des imitations devant mes camarades… J’ai tellement aimé que ça m’a donné des ailes. Sans mes études en Suisse, je ne serais pas parti à New York, à 18 ans, en sachant ce que je voulais faire. »

1990 Naissance le 21 mars à Paris.
2003 Joue dans la pièce Madame Doubtfire aux côtés de son père, Michel Leeb.
2008 Après avoir fait le collège Beau Soleil en Suisse, s’envole pour New York afin d’y étudier la comédie.
2013 Décroche son premier rôle à l’écran dans la série Sous le soleil de Saint-Tropez.
2019 Sortie de son premier album, Recollection.
2022 Tourne dans la série de TF1, Les Combattantes.
2024 Sort un nouvel album, Bedrock, et joue dans la comédie de Noël, Les cadeaux.
2025 Jury au Festival de l’Alpe d’Huez et tournage de la série L’Or bleu d’Hippolyte Dard.
1990 Naissance le 21 mars à Paris.
2003 Joue dans la pièce Madame Doubtfire aux côtés de son père, Michel Leeb.
2008 Après avoir fait le collège Beau Soleil en Suisse, s’envole pour New York afin d’y étudier la comédie.
2013 Décroche son premier rôle à l’écran dans la série Sous le soleil de Saint-Tropez.
2019 Sortie de son premier album, Recollection.
2022 Tourne dans la série de TF1, Les Combattantes.
2024 Sort un nouvel album, Bedrock, et joue dans la comédie de Noël, Les cadeaux.
2025 Jury au Festival de l’Alpe d’Huez et tournage de la série L’Or bleu d’Hippolyte Dard.

EMPIRE STATE OF MIND

S’envoler pour un autre continent est une étape importante pour le jeune adulte, qui souhaite s’éloigner de son nom de famille et ne pas être sans cesse identifié à son père par des personnes qui voient déjà sa carrière acquise. Il s’inscrit dans une école de comédie musicale. Parti pour un an, il en restera finalement cinq à Big Apple : « Ça a été le grand kiff. Les Américains sont très bons partout et tout de suite. Le chant, la danse, la comédie, on dirait qu’ils ont ça dans le sang, c’est vraiment inspirant. Cela ne m’a jamais découragé de côtoyer des gens doués, je ne ressens pas de jalousie, au contraire, ça me stimule. »

En parlant de stimulation… Il paraît que notre Roger Federer national possède un certain pouvoir sur Tom Leeb. « C’est vrai. Je suis autant un passionné de tennis que du gars. Les émotions qu’il traverse me touchent tellement que ça peut me tirer les larmes. Quand j’ai une scène avec des émotions fortes à jouer, il est fréquent que juste avant, je regarde des vidéos de lui. Federer m’allume la flamme. »

En rentrant de New York, en 2013, Tom Leeb décroche un rôle dans la série Sous le soleil de Saint-Tropez. Il joue aussi dans un épisode de Section de recherches, ainsi que dans les films Paroles et Avis de mistral, avec Jean Reno. La même année, il rencontre Kevin Levy. D’un premier échange sur un palier d’appartement, naît une grande amitié et un duo comique qui durera sept ans. En 2024, les deux humoristes créent leur premier spectacle, Kevin & Tom. Ils tournent sur les scènes parisiennes, font la première partie de Gad Elmaleh à l’Olympia et font rire les internautes avec leur web-série Comment

VERS LA MATURITÉ

Côté musique, le Français sort son premier album en 2019, Recovering, qu’il écrit et compose entièrement. « Il y avait quelque chose de très naïf, les morceaux ne parlaient que d’amour, de couple, de relations à distance, de mon ex… Je pensais être hyper original, alors que je ne l’étais pas plus que ça ! À l’époque, je n’avais pas essayé de me challenger, on sent la facilité dans l’écriture, il y a beaucoup d’erreurs. Malgré cela, je porte toutes ces chansons dans mon cœur. Hey, Ken Scott, tu vas skier aujourd’hui ? » Tom Leeb s’interrompt en voyant le cinéaste canadien, son acolyte dans le jury du festival. Ils échangent trois mots et se donnent rendez-vous une demi-heure plus tard en haut des pistes.

Tom s’excuse, souriant. Agréable, les pieds sur terre, semblant apprécier chaque petite réussite de la vie, le trentenaire s’exprime posément et sincèrement. Il revient sur sa sélection pour l’Eurovision en 2020 et sur l’annulation du concours à cause du Covid, qui lui a finalement profité : « Je me suis jeté dans ce projet par désir d’être repéré, avant de réaliser à quel point cette émission ne me correspondait pas. L’artiste est altéré, il faut entrer dans une case de télévision, transformer qui on est vraiment… Ce n’était pas ma chanson, pas mon univers, et l’année du Covid-19 m’a permis de prendre la bonne décision et de renoncer à participer l’année suivante. Ce n’était pas mon délire et je voulais bâtir ma carrière de façon traditionnelle. »

Pour ce qui est de son troisième album, Bedrock, sorti en décembre dernier et avec lequel il fera une petite tournée des festivals cet été, il dit avoir pris de nouveaux virages, de plus grands risques, et avoir ressenti davantage de maturité en écrivant. Son morceau préféré, Wherever Leads the Road, s’inspire de sa sœur, la chanteuse Fanny Leeb : « Le texte raconte ce qu’elle a vécu dans sa vie personnelle, sa maladie, sa relation amoureuse, sa remise en question, ses doutes, avec ce sentiment que tout passe très vite… Nous partageons énormément avec Fanny, j’ai écrit toutes les paroles de son précédent album, elle a aussi collaboré sur mes live, il y a toujours eu quelque chose de très complice entre nous. »

BIENTÔT SUR NETFLIX !

Les virages, l’artiste français les prend aussi dans son parcours de comédien. Fin 2024, il jouait un stripteaseur sexy dans la comédie chorale Les cadeaux, où il partageait l’affiche avec Camille Lellouche, Gérard Darmon et Chantal Lauby : « Ce rôle réunissait tout ce que je voulais éviter : l’escort boy qui est le beau gosse de l’histoire et qui apparaît torse nu, c’était une catégorie que j’avais déjà bien explorée et je tends vers autre chose. Mais, j’ai tellement adoré le scénario et l’humour qu’après avoir hésité, j’ai finalement décidé de le faire. Toutefois, on ne me reverra plus torse nu dans un film de sitôt ! »

Ce printemps, le comédien tourne la série politico-policière L’Or bleu, d’Hippolyte Dard, dans le sud de la France, pour une diffusion prévue en 2026. On le verra prochainement sur Netflix dans une autre production, Nero, aux côtés de Pio Marmaï, Olivier Gourmet et Alice Isaaz. Tournée en Espagne, cette série suit un tueur à gages dans une grande aventure de cape et d’épée. Outre ces projets, il y en a encore un, celui auquel Tom Leeb tient le plus : « Mon épanouissement le plus total sera quand je me trouverai de l’autre côté de la caméra, à défendre mes idées, pour mettre en scène une histoire que j’ai écrite. Je travaille au quotidien sur la préproduction de ce futur film dont je préfère ne rien dire, car je suis superstitieux, mais l’idée est de le tourner en 2026. »

Il est temps de laisser Tom Leeb chausser ses skis. Une mission avant la fin du festival ? « Il est hors de question que je quitte l’Alpe d’Huez sans avoir mangé une fondue ou une raclette ! » Et d’ajouter en chuchotant : « Bon, tant pis, si ce n’est pas de la fondue suisse, on est d’accord, la moitié-moitié, c’est la vie ! »

Tom Leeb est très complice avec sa sœur, Fanny. Il lui a dédié une chanson dans son nouvel album : Wherever Leads the Road.

« Mon épanouissement le plus total sera quand je me trouverai de l’autre côté de la caméra, à défendre mes idées, pour mettre en scène une histoire que j’ai écrite. »

Les cadeaux.

Crédit : PatheFace à Camille Lellouche, Tom Leeb joue le beau gosse de l’histoire. « Ce rôle réunissait tout ce que je voulais éviter… ».

Les combattantes

Crédit : TF1Dans cette série tournée pour TF1, il joue un médecin militaire en pleine guerre 14-18 aux côtés de Julie de Bona, Camille Lou et Audrey Fleurot.

Pourris Gâtés

Crédit : DR Dans cette comédie de Nicolas Cuche, sortie en 2021, Tom Leeb retrouve Camille Lou : il y joue un fiancé un brin margoulin !