CLAUDE DUSSEZ CAPTER LE GESTE CRÉATIF
Il y a 15 ans, le valaisan a troqué ses crayons de dessinateur contre un appareil photo. Il se plait désormais à sublimer l’humain et l’intime.
Sa passion pour la photo est née d’une frustration. Celle de ne pas pouvoir montrer, par le dessin, tout ce qui lui passe par la tête. Dans une autre vie, Claude Dussez était en effet caricaturiste pour les médias romands. Il y a 15 ans, le Valaisan pose ses crayons et se glisse derrière l’objectif. Avec cette impression d’être enfin à sa place. « J’ai dû me faire violence et sortir de ma position de moine copiste, solitaire, dans son atelier, pour aller photographier des vrais gens », sourit-il. Et il n’a pas choisi la facilité… Le Valaisan travaille très vite sur un projet, ambitieux, autour des artistes suisses. Son objectif ? Se faire oublier dans leur atelier, dans leur studio, et capter ce moment, très intime, où ils s’abandonnent pour créer. « Certains n’ont pas tout de suite compris ma demande. Ils avaient peur d’être envahi, dérangé dans leur travail. Ils me demandaient combien de temps ça allait prendre. » Très vite, le quart d’heure accordé se transforme pourtant en heures, puis en amitié. « Des artistes m’ont dit avoir découvert des aspects d’eux-mêmes qu’ils ne connaissaient pas. » Ce travail accouche d’un livre, ArtistesCH, publié en 2013, mais il offre surtout une légitimité au Valaisan – qui a fait du noir et blanc sa touche personnelle. Photographe officiel du Paléo jusqu’en 2017, puis du Cully Jazz (2014-2019), Claude Dussez prend aussi plaisir à promener son appareil sur les plateaux de tournage. Après Kaamelott en 2019, une expérience inespérée vécue sous la chape de confidentialité imposée par Alexandre Astier, il vient de plonger dans l’univers poétique de Claude Barras, avec Sauvages !. Avec ce même besoin de sublimer l’humain.
